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MAXIME, CHAPITRE TROIS : LES PREMIERS COUPS

  • SiTuM'aimes
  • 7 mai 2019
  • 4 min de lecture

Photo du reportage France 2 sur Maxime Gaget

" Arrive enfin le nouvel an 2007. Il est prévu que nous le passions avec la mère de Nadia et son frère, dont le studio est sur le même palier, juste à l’autre bout du couloir. La soirée est conviviale, festive. Il y a de l'alcool, mais ça reste – pour l’instant – mesuré. En pleine soirée, tandis que tout semble normal, Nadia passe me voir et, sans en expliquer la raison, me demande de la suivre. Un peu intrigué, je pose mon gobelet de jus de fruit et la suis jusqu’à son studio. A peine l’ai-je rejoint dans la pièce principale de son studio qu’elle m’empoigne, me plaque contre un des murs et m’assène une véritable avalanche de claques, avec une force difficile à imaginer (elle est physiquement assez forte, ce qui aggrave d’autant la situation et celles à venir). La chemise que je portais est lacérée dans l’action. Mon seul réflexe, sachant que je suis profondément non-violent, a été de lever la tête aussi haut que possible afin d’être hors de portée. Contrairement à ce que j’aurais imaginé, cela a au contraire décuplé son agressivité, raison pour laquelle ma chemise s’est retrouvée en lambeaux. Une fois le « moulin à claques » enfin arrêté, je suis resté sur place, complètement sidéré, et elle reprenant son souffle. La seule question qu’il m’a été donné de pouvoir verbaliser a été « Pourquoi ? », ce à quoi elle m’a répondu une phrase lambda, culpabilisante au possible, qu’elle répètera d’ailleurs à chaque occasion suivante, ou peu s’en faut : « Si tu ne m’avais pas excitée, ça ne serait jamais arrivé ! ». L’art et la manière de ne surtout pas répondre...

Là encore, concernant les PN (Pervers(e)s narcissiques), voici l’une de leurs autres particularités, à savoir toujours rejeter sur l’autre leurs propres fautes, principalement dans le but de faire culpabiliser leur victime et la détruire un peu plus moralement.

Suite à cet épisode de violences, je change de chemise et nous repartons auprès de sa famille pour le reste de la soirée, qui se termine par ailleurs assez vite étant donné que son frère est au bord du coma éthylique, et est évacué en urgence par les pompiers dans les deux heures qui suivent notre retour. Avant cela, je reconnais en avoir énormément voulu à Nadia, et ai opté pour rester dans mon petit coin, silencieux. Nadia ne manquera pas, à notre retour dans son studio, de m’en faire le reproche, mais je n’ai eu aucune réaction quant à sa réflexion, puisque complètement muré et passablement énervé intérieurement.

Les jours se succèdent et, le temps se faisant, la colère diminue. Je prends le parti de lui « pardonner », partant du principe qu’il pouvait tout à fait y avoir à un moment donné des hauts et des bas dans un couple.

Le 14 janvier, je démarre ma période d’essai, et pars pour la journée. Nadia me reconfie mes papiers d’identité et un peu d’argent liquide, somme qui sera – dès le lendemain matin - réduite à tout au plus 2 ou 3 € ! Le soir même, elle récupère mes papiers et les cache dans son armoire. Je ne les aurai plus du tout en ma possession jusqu’à la fin de ce cauchemar.

La première semaine d’essai se déroule très bien. Mais dès la fin de la seconde semaine, les choses s’aggravent très sérieusement. A partir de ce stade, ses deux enfants, deux jumeaux, vont tenir un peu malgré eux un rôle prépondérant, devenant le prolongement de sa volonté, ses instruments secondaires (par principe, un ou une PN a un important dysfonctionnement lié à l’affect, considérant toute personne comme un « objet » ; c’est à voir comme une forme « light » de psychopathie).

Ce samedi, les enfants me demandent de bien vouloir jouer avec eux à cache-cache dans le studio. Ce dernier ne faisant tout au plus que 36 m², les possibilités sont donc très limitées. Cependant, j’accepte, et nous enchaînons plusieurs tours, plus ou moins rapidement compte tenu des faibles capacités qu’offre la surface disponible. Au 4e ou 5e tour, je trouve Océane (prénom modifé) en tout premier, puis assez vite derrière son frère Quentin (prénom modifié), qui s’est caché dans le sas d’entrée, derrière des manteaux fixé aux patères murales. Délicatement, je lui tapote l’épaule et lui dit « Cédric, tu peux sortir, je t’ai trouvé ». Aucune réaction. Bizarre. Je répète mon geste, tout aussi délicatement, et lui signifie à nouveau qu’il a été trouvé. Toujours rien. Intrigué, je retourne voir sa sœur, qui me suggère de recommencer une fois de plus : peut-être n’a-t-il pas entendu à cause des manteaux, c’est possible.

Je retourne le voir, lui tapote l’épaule un tout petit peu plus fort, quoique cela reste malgré tout très délicat, et lui redit encore que je l’ai trouvé. Sans crier gare, le voilà qui part en trombe retrouver sa mère, sans prononcer la moindre parole. De plus en plus intrigué, je sors du sas, et le vois murmurer quelque chose à l’oreille de sa mère, qui est assise à la table de l’espace cuisine, avec mon ordinateur portable devant elle (suite à sa demande insistante, je le lui ai prêté, sous certaines conditions). La voilà qui descend de son siège, et avance vers moi, le regard extrêmement mauvais. Dans mon esprit, le doute n’est aucunement permis et… ce que je redoutais arrive : nouvelle séance de pugilat ! Elle est remontée comme une horloge, et les coups pleuvent à n’en plus finir. Aucune explication ne m’est pour le moment fournie. J’encaisse les coups sans rien y comprendre. Si encore je savais pourquoi elle est hystérique à mon encontre…

Au bout de peut-être 10 minutes, je suis complètement sonné. Elle dévoile enfin son jeu : elle me menace directement de dépôt de plainte pour « attouchements sur mineurs », prétextant que j’aurais soi-disant agressé son fils. Montant sur ses grands chevaux, elle se met à m’imposer toute une foule de choses, comme par exemple déposer ses enfants le matin à l’école, faire l’intégralité du ménage chaque jour, m’occuper d’aller faire les courses, obéir au moindre de ses ordres sur-le-champ…. Bref, faire tourner la « boutique » de A à Z, et surtout subir en silence. Dan le cas contraire, c’est-à-dire à la moindre forme de rébellion de ma part, ou encore si je venais à trainer un tant soit peu les pieds, le couperet viendrait immédiatement à tomber."

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