MAXIME, CHAPITRE DEUX : LE PIEGE
- SiTuM'aimes
- 30 avr. 2019
- 3 min de lecture

" Je vais accélérer un peu le rythme, et avancer au mois de Septembre 2007.
II me faut effectuer un stage de fin de cycle en Charente, mon département d’origine. Tout se déroule bien, sachant que ce fameux stage doit durer un total de 6 semaines en immersion professionnelle complète. Durant cette période, Nadia et moi nous appelons de plus en plus régulièrement. Tout doucement, elle me propose de venir habiter chez elle. J’émets certaines réticences, étant donné qu’il y a beaucoup de points délicats sur la table, comme par exemple l’examen à venir, le diplôme pour lequel je me bats, les ressources matérielles, et bien d’autres choses encore. Elle devient insistante, prononçant régulièrement la phrase suivante : « Je suis d’accord pour attendre un peu, mais si tu attends trop longtemps, j’irai voir ailleurs », avec de lourds sous-entendus dans la voix. Cette phrase tourne dans mon esprit, et le torture. Que faire ? La situation m’est complètement inédite, mais je me concentre malgré tout au maximum sur le travail, en priorité absolue sur tout le reste. Le diplôme est beaucoup trop proche pour que je me permettre le « luxe » de commettre la moindre erreur : ça va très certainement se jouer à un cheveu !
Retour sur Paris 6 semaines plus tard, le stage est couronné de succès, et les retours sont excellents : le module de gestion d’erreurs sur lequel j’ai assidument travaillé ces 6 dernières semaines a été intégré à l’un des produits commerciaux de l’entreprise, et fonctionne de manière parfaitement opérationnelle. Le résultat est donc sans appel : mission accomplie avec succès !
Fin octobre : retour sur le pôle de formation, afin de passer le fameux examen final… et peut-être le tant espéré sésame à la clé. L’angoisse est au maximum. Nadia insiste encore quant à sa requête, mais pas trop non plus compte tenu des circonstances. Elle me répète sa litanie la veille au soir de l’examen. Le lendemain, je passe celui-ci et, le lendemain, à l’annonce des résultats, je suis titularisé.
Le soir même, je la rappelle et, sur un véritable coup de dés, totalement imprévu, j’accepte sa proposition. J’emménage très officiellement le lendemain, au 29 octobre 2007, en fin de journée, après un dernier repas en compagnie des formateurs et de la section au grand complet. Cette mince limite définie lors du barbecue du mois de juillet précédent est à nouveau franchie.
Les mois de Novembre et Décembre se déroulent de manière toute à fait classique, du moins en apparence. Début décembre, suite à une soirée de recrutement au sein d’une des plus grosses entreprises d’ingénierie d’Europe basée à Châtillon (région parisienne), j’obtiens, en concurrence d’un peu plus de 1.200 candidats, l’une des 200 places offertes.
Durant ces deux mois, mais je ne l’ai compris que bien plus tard, Nadia pose tout doucement les futurs jalons de son emprise, à commencer par l’acquisition de mes papiers d’identité, moyens de paiement… Pour ce dernier point, il me faut détailler un petit peu les circonstances. C’était à la fin novembre. Nous étions partis faire des courses dans la supérette qui était non loin de chez elle. Au moment de passer à la caisse, sa carte bancaire ne passe pas. Sans me poser de questions, sachant que nous étions encore sur une base de réciprocité, je sors la mienne et… nouveau message d’erreur : incompatibilité logicielle avec le lecteur de cartes (c’est très rare, mais ça arrive). L’option restante est d’aller effectuer un retrait auprès d’un distributeur automatique. Nadia insiste pour y aller. Sachant qu’elle m’avait, moins de deux semaines auparavant, confié son code de carte pour une opération similaire, je lui tends ma carte, et lui glisse discrètement mon code à l'oreille. Elle effectue l’aller-retour en moins de 5 minutes, et les courses sont payées. Avant même de me rendre ma carte, elle me propose de gérer les deux comptes. Sur le moment, un peu pris de court, j’ai réfléchi à sa proposition. Après tout, elle a un studio, deux enfants à charge, et semble plutôt bien s’en sortir jusque là. Banco ! Toute contente, elle range ma carte dans ses affaires… et je ne la reverrai plus par la suite.
Concernant ce petit détail, je souhaiterai apporter une précision technique assez importante concernant les manipulateurs et manipulatrices pervers(e)s narcissiques. L’un des éléments qui permette de les identifier est justement l’aspect financier. Compte tenu du fait qu’ils et elles sont très fortement attirés par tout ce qui est du domaine matériel, avec l’argent en tête de liste (un peu comme les pies), si une personne, un jour, vient à se montrer un rien trop intéressée par cela, vous pouvez d’ores et déjà être sur le qui-vive !
Avec donc une multitude de petits détails comme celui que je vous ai exposé à l’instant, Nadia a tout doucement – comme un maitre d’échecs- posé ses pièces avec stratégie et, de fait, je n’ai strictement rien vu venir, aveuglé par mes propres sentiments."
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